Surexpositions

Enfant de la balle, râleur lunaire et mélancolique, Patrick Dewaere enchaîne frénétiquement les tournages au point d’en être brisé et se suicide à l’âge de trente-huit ans. Pour beaucoup son engagement trop personnel, quasi malsain, était une forme de folie. Folie qui a fait vaciller les bases du patriarcat que représentaient Gabin ou Ventura. D’un zoom à un autre dans un décor évoluant au rythme d’un travelling, les quatre comédiens font briller le jeu dans cette proposition traversée de nu, de sexe, d’humour et de drame, nous faisant suivre les méandres d’un être en lutte, en recherche, en renoncement. Passant de rôle en rôle, Miou-Miou, Jeanne Moreau, Marie Trintignant, Gérard Depardieu ou encore l’inénarrable Bertrand Blier, ils développent avec inventivité une vision épique de cet homme, foncièrement intranquille, à la frontière d’une rupture avec lui-même. Ni exhaustif ni fidèle, ni documentaire ni biopic, cette claque théâtrale ne fait pas de cinéma.