Quintet de danse évoluant dans un décor théâtral, ce huis-clos saisissant, né d’une collaboration franco-colombienne, évoque un personnage pivot, insaisissable, autour duquel gravite une masse de corps en vibration, tels des fantômes.
Dans cette création, la Compagnie Qalis de Quelen Lamouroux, artiste complice des SDJ, s’intéresse notamment aux rapports entre les corps et les sons, associant le chorégraphe Vladimir Rodriguez et cinq danseurs français et colombiens. Les interprètes tournoient, virevoltent, incarnent une matière mêlée de souvenirs et de fantômes qui habitent le monde d’un personnage, occupent son esprit, ne le lâchent plus. Autour d’un canapé empruntant à la scénographie du théâtre de boulevard, et sur fond noir, les corps se meuvent de façon improvisée selon des règles de jeu mécaniques, poétiques et vibratoires précises. Par leurs mouvements, les danseurs créent en choralité un monde aux frontières joyeusement étirables, entre visible et invisible qui poussent le spectateur à douter de ce qu’il a vu, son imagination lui ayant peut-être joué des tours ? Dans ce récit chorégraphique à la lumière soigneusement travaillée, on finit par se demander, non sans plaisir, qui est le fantôme de qui.