Avec trois musiciens, une ardente comédienne partage la colère d’Effie, fille paumée de l’Angleterre sinistrée. Un monologue social bouleversant, trash et génial, façon Ken Loach, dont la langue hyperréaliste, teintée d’humour acide, est un coup de poing au cœur.
Odyssée des temps modernes sous-tendue par un langage hyper actuel, cette pièce bouleversante de Gary Owen, mise en scène par Georges Lini, prend vie sur une scène-ring ceinturée de néons. L’intrigue se déroule dans un quartier de Cardiff, Pays de Galles. Dans son jogging, sacrifiée par les pouvoirs publics, victime de la misère et de la désindustrialisation, l’héroïne Effie casse les codes. Zoneuse banlieusarde et alcoolique, incarnée par la jeune, déchirante et formidable comédienne Gwendoline Gauthier, d’une colère presque effrayante, elle dévore le texte avec une rage enfiévrée. Pour être entendue, la jeunesse que représente Effie doit-elle crier, hurler sa colère pour obtenir l’attention et l’écoute ?
Un impitoyable récit sur la fureur de vivre, qui en partant d’une histoire intime, fait retentir l’universalité d’un combat à grands coups de gueule. Effie, parabole mythique d’Iphigénie, et femme, pour et parmi les femmes… aujourd’hui.