Une Sandrine Bonnaire éloquente et brûlante d’immobilité, un crime, l’impossible élucidation… Jacques Osinski porte à la scène un roman de Duras inspiré d’un fait-divers glaçant. Diamant noir où l’actrice légendaire nous plonge avec brio dans les affres de l’âme humaine.
Marguerite Duras, connue comme la reine des non-dits et du silence, s’attèlera à L’amante anglaise (1967) suite à un fait divers, hantée par l’incapacité de la tueuse d’expliquer son geste : le meurtre de son mari par une femme qui en jettera les morceaux du haut d’un viaduc. Chez Duras, il y a Claire et son mari Pierre, mais c’est une cousine qui est assassinée par Claire, jouée par Sandrine Bonnaire, nous faisant pénétrer le récit par de légers mouvements de paupières. Dans un espace nu accentuant l’angoisse, la pièce prend la forme d’un interrogatoire. Peu à peu, des fragments de vérité émergent. C’est en creux le portrait d’une femme non pas folle mais affligée par la médiocrité de sa vie conjugale, sous emprise, brimée, que font émerger Sandrine Bonnaire, Frédéric Leigdens et Grégoire Oesterman. Point de rendez-vous de deux grandes femmes artistes, du silence et de l’immobilité, cette pièce est un plaidoyer contre les jugements trop hâtifs.