Après le spectacle Mirage, présenté en septembre lors des Folies Douces, la Compagnie Dyptik revient pour cette grande fièvre chorégraphique ! Imaginée par deux enfants du hip-hop, Mehdi Meghari et Souhail Marchiche, cette pièce lamine nos peurs – de l’autre – par la rébellion des corps. Pour sortir du repli sur soi, il n’y a parfois pas d’autre issue que de se mettre à danser.
Dans un premier temps, le feu d’artifice tant attendu semble avoir pris l’eau. Les corps des dix danseurs paraissent contraints, comme enfermés, confinés, vaincus par une fièvre inconnue. Peu à peu, les masques tombent et le virus de la danse se propage irrémédiablement, muant le plateau en lieu de transe explosive et générale qui déborde sur la salle. Brandi comme le germe d’une révolte, ce mouvement soudain et massif évoque les phénomènes d'hystérie collective du Moyen-Âge, à l’instar des « danses de Saint-Guy ». Dans un langage chorégraphique nourri de hip-hop et de danses traditionnelles, porté par une musique métissée, le duo d’auteurs-chorégraphes poursuit son exploration des relations entre l’individu et le groupe, creusant l’idée de garder sa singularité dans un collectif lié. Un spectacle puissant, rageur, qui questionne nos empêchements et célèbre la soif de nouveaux horizons.