Petit de nom mais immense en créativité, ce cirque légendaire mêlant cascades périlleuses et divine poésie, fait valdinguer sa tribu de merveilleux acrobates avec un appétit gargantuesque pour la savante maladresse.
Le dodo est un gros cousin, aujourd’hui disparu, du pigeon. Il avait la particularité de ne pas savoir voler. Les drôles d’oiseaux de ce spectacle aussi brut qu’extraordinaire, cinq acrobates également musiciens, ne sont pas mieux lotis face à la gravité, mais ils feront tout pour prendre leur envol, offrant au public une cascade de vaines tentatives. Entre portés, voltige aérienne, anneaux chinois, main-à-main, rites absurdes, ils se jouent de leurs peurs aussi bien que de la pesanteur supposée du volatile disparu. Utilisant la contrebasse, le violon et pas moins de cinquante-six guitares en guise d’agrès, les facétieux virtuoses, fanfarons de l’insouciance, projettent leurs instruments en l’air, s’y assoient, les empilent en structures instables, qu’ils escaladent gaiement. Un apprentissage des possibles et du vivre ensemble de très haut vol, qui rayonne d’une simplicité diablement réjouissante.