Du haut de ses huit ans, Anya veut créer un opéra, dans sa chambre, laissant libre cours à son imagination. Interprétée par une comédienne chanteuse lyrique, la fillette nous transporte dans une quête initiatique où le plaisir de créer devient tout puissant.
Quand on lui fait comprendre que ce n’est pas pour les « filles », les opéras, Anya la pétillante héroïne ne se décourage pas, bien au contraire, et s’en va tordre royalement le cou aux injonctions à devenir autre chose que ce qu’elle veut être, libre. Seule au plateau, l’épatante soprano Anaïs de Faria nous ouvre cette chambre mi-atelier mi-laboratoire, où la jeune fille s’invente des histoires, des mondes, découvre le plaisir de la lecture, et plus largement de la création. Son opéra, peu à peu, prend la forme d’une œuvre décomplexée et instinctive inspirée de fantômes, de folklore et des stridulations d’une guitare électrique. Débordante d’énergie, teintée d’autodérision, cette odyssée féminine exprime avec force la puissance de réinvention insoupçonnée qu’offre la galaxie des arts. Claire Diterzi, tout en subtilité, aborde ici ses thèmes de prédilection que sont l’émancipation, la transgression, ou encore la place des femmes dans la musique.