Du désir de mêler les pratiques d’improvisation de la danse et de la musique, a germé cet étonnant mélange graphique et sonore chaque fois unique. Un équilibre entre maîtrise et lâcher prise, qui produit une forme artistique éminemment vivante, presque performative.
Sur scène, deux danseurs s’emparent d’une multitude de guitares comme le feraient de parfaits néophytes, manipulant les caisses de bois tels des corps humains. A partir de sons qui émergent comme une matière brute, le compositeur, musicien et créateur sonore norvégien John Hegre, mixe, forge des boucles, cisèle un live chaque soir inouï. Les interprètes se mettent alors en mouvement, insérant par l’écoute leur danse dans ce montage, et non l’inverse. Ainsi, suivant une succession de dispositifs structurant la pièce et où s’enracinent les improvisations protéiformes, les artistes explorent la relation entre musicalité et mouvement. Pour profiter pleinement de cette performance dont la lumière, également improvisée, fait l’objet d’un remarquable travail, il faut être partant pour le jamais vu, et le jamais entendu, comme lorsque les artistes se retrouvent ensevelis sous un tas de guitares mus en volcan sonore.